mercredi 20 juin 2018

HÖLDERLIN / AN DIE PARZEN / AUX PARQUES


 Friedrich HÖLDERLIN /  AN DIE PARZEN /  AUX PARQUES


(traduction proposée par Patrick Guillot)
  ____________________________________________________


AUX PARQUES
 
Ne me suffit qu’un été, ô Puissantes !
  Et un automne, pour mûrir le chant,
    Que plus docile mon cœur, de ce doux
      Jeu rassasié, alors en moi expire.

L’âme, à qui en la vie son droit divin
  Ne fut reconnu, elle ne repose pas même là-dessous dans l’Orkus ;
    Mais si pour moi un jour le Sacré, en
      Mon cœur déposé, le Poème, s’accomplit,

Alors bienvenue, ô calme du pays des Ombres !
  Je m’en contente, quand bien même mon luth
    Ne m’accompagne en bas ; une fois
      Aurais-je vécu, comme les dieux, et n’aurais d’autre besoin.

   ____________________________________________________


          
An die Parzen
          AUX PARQUES

Nur Einen Sommer gönnt, ihr Gewaltigen
    Ne me suffit qu’un été, ô Puissantes ! 
Und einen Herbst zu reifem Gesange mir,

    Et un automne, pour mûrir le chant,
Daß williger mein Herz, vom süßen
     Que plus docile mon cœur, de ce doux
Spiele gesättiget, dann mir sterbe.
    Jeu rassasié, alors en moi expire.

Die Seele, der im Leben ihr göttlich Recht 
     
L’âme, à qui en la vie son droit divin
Nicht ward, sie ruht auch drunten im Orkus nicht ;
    Ne fut reconnu, elle ne repose pas même là-dessous dans l’Orkus ;

Doch ist mir einst das Heilge, das am 
   Mais si pour moi un jour le Sacré, en

Herzen mir liegt, das Gedicht, gelungen, 
   Mon cœur déposé, le Poème, s’accomplit,

Willkommen dann, o Stille des Schattenwelt ! 
   Alors bienvenue, ô calme du pays des Ombres !

Zufrieden bin ich, wenn auch mein Saitenspiel 
   Je m’en contente, quand bien même mon luth

Mich nicht hinab geleitet ; Einmal 
   Ne m’accompagne en bas ; une fois

Lebt ich, wie Götter, und mehr bedarfs nicht.
   Aurais-je vécu, comme les dieux, et n’aurais d’autre besoin.

  ____________________________________________________
          
        An die Parzen

Nur Einen Sommer gönnt, ihr Gewaltigen
 Und einen Herbst zu reifem Gesange mir,
    Daß williger mein Herz, vom süßen
       Spiele gesättiget, dann mir sterbe.

Die Seele, der im Leben ihr göttlich Recht
 Nicht ward, sie ruht auch drunten im Orkus nicht ;
    Doch ist mir einst das Heilge, das am
       Herzen mir liegt, das Gedicht, gelungen,

Willkommen dann, o Stille des Schattenwelt !
 Zufrieden bin ich, wenn auch mein Saitenspiel
    Mich nicht hinab geleitet ; Einmal 
       Lebt ich, wie Götter, und mehr bedarfs nicht.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire