lundi 19 décembre 2022

THE GATHERING OF SHADES

 


THE GATHERING OF SHADES

https://www.youtube.com/watch?v=FlNScTLVCgg

 

Inspirées par l’œuvre photographique d’Olga Korlovac

 https://www.olga-karlovac-photography.com/site/

 : musique de Thomas Grand, et paroles de Patrick Guillot,


_________
THE GATHERING OF SHADES

 

Going through the half-open window on the park

A breath of wind lifts the veil

Slightly

 

In its folds

In the light of the night

His face is drawn

Slowly

I know it’s her ! I know she is the one

Finally

The one who calls me

 

You say she’s calling you?

But she is a ghost!

...

But how would you know:

You have been gone too long

You are nothing

Only a shadow

Slight

In his memory

As light as a veil

 

And there is no park, there is no house

And you have been gone so long

Gone so far

 

So long

So far

 

You shall never come back

Never

You shall never come back

 

Never

 

LA RÉUNION DES OMBRES

 

Passant par la fenêtre entrouverte sur le parc

Un souffle de vent soulève le voile 

Légèrement 

 

Dans ses plis

Dans la lumière de la nuit

Se dessine son visage

Doucement 

...

Je sais que c’est elle ! Je sais que c’est bien elle

Enfin

Celle qui m'appelle

 

Elle t'appelle, me dis-tu ?

Mais, elle est un fantôme !

...

Mais, comment le saurais-tu :

Tu es absent depuis trop longtemps 

Tu n’es plus rien

Qu’une ombre

Légère

Dans sa mémoire

Aussi légère qu’un voile

 

Et il n’y a plus de parc, il n’y a plus de maison 

Et toi, absent depuis si longtemps 

Parti si loin

 

Si longtemps 

Si loin

 

Tu ne reviendras jamais

Jamais 

Tu ne reviendras jamais

 

Jamais

 


mardi 28 juin 2022

Meditations in front of twenty-four views - Todd Hido

 

Meditations in front of twenty-four views

 

 

Le 22 mai 2022, à la suite d’un échange sur Edward Hopper, mon ami Thomas me parla de Todd Hido :

« Si tu aimes Hopper, tu aimeras Hido. 

C’est Hopper croisé avec David Lynch en version photo. »

 

On May 22, 2022, following an exchange about Edward Hopper, my friend Thomas told me about Todd Hido:

« If you love Hopper, you will love Hido. This is Hopper crossed with David Lynch in the photo version. »

 

Ma culture, dans ce domaine de la photographie, est des plus minces ; je ne connaissais pas même ce nom : Hido.

Mais, il m’a suffit d’entrevoir alors seulement deux, trois, de ses images pour que, laissant de côté ses possibles accointances avec le peintre et le cinéaste, je plonge dans son ‘univers’, tel que visible sur son site.

 

My culture in this field of photography is very thin; I did not even know this name: Hido. But, it was enough for me to glimpse only two, three, of his images so that, leaving aside his possible connections with the painter and the filmmaker, I dive into his ‘universe’, as visible on his website:

 

http://www.toddhido.com/

 



...

 

La nécessité de répondre, à ma façon - par la musique - a été quasi immédiate.

En même temps, il me semblait que je pouvais faire que la musique soit accompagnée d’images – des reproductions des œuvres de Todd Hido qui avaient « inspiré » la musique.

Je l’ai contacté, pour savoir s’il était d’accord sur le principe d’une telle publication.

 

The need to respond, in my own way - through music - was almost immediate. At the same time, it seemed to me that I could make music come with images – reproductions of the works of Todd Hido that had “inspired” the music. I contacted him to see if he agreed with the principle of such a publication.

He replied that :

 

« As I am inspired by the things around me that I love, I am always grateful when my work inspires others to their own creative pursuits. » 

 

*

*

 Donc, voilà, étant entendu que ce montage, cette « mise en scène » de photographies de Todd Hido n’est en rien le produit d’une collaboration avec lui, et que j’en assume l’entière responsabilité.

So here we are, with the understanding that this editing, this «staging» of photographs of Todd Hido is in no way the product of a collaboration with him, and that I assume full responsibility for it.

  

J’ai choisi 24 images : d’abord 12 dans la série « Landscapes »

http://www.toddhido.com/landscapes.html

puis 12 autres dans la série « Homes at Night »

http://www.toddhido.com/homes.html

 

Cette sélection est relativement arbitraire, dans ce sens qu’il y en a beaucoup plus, qui me fascinaient tout autant ! Mais, il était question de musique, n’est-ce pas, et de fixer ce format (de 24 pièces) correspondait à une nécessité de « cohérence musicale ».

 

This selection is relatively arbitrary, in the sense that there are many more, which fascinated me just as much! But, it was about music, you know, and fixing this format (of 24 pieces) corresponded to a need for «musical coherence».

 

On peut écouter la musique seule, ici :

https://patrickg.bandcamp.com/album/meditations-in-front-of-twenty-four-views

On peut écouter/voir, ici :

a : 1-12 : on some 'Landscapes'     https://youtu.be/wFtEJKdqNwY

b : 13-24 : on some 'Homes at Night'    https://youtu.be/Vut5I_zgOeQ

...

Est venu ensuite : 


there's a short new album by guska and Patrick G. on bandcamp

 
All compositions by Patrick Guillot and guska transformed the original piano pieces into some noise....




-     - Why ‘scape’ ?

-     - I love short titles. 'Scape' doesn't mean anything in itself but lets anyone interprete it: is it short for landscape? does someone misspell 'shape'? Does it refer to 'scapegoat'?

-     - So, if this 'scape' does not claim to say anything clearly and unequivocally, we will let whoever discovers this title invent the meaning that suits him: escape, landscape, or escape out of any land... It’s perfect !


* en fin, le dernier avatar, sous le titre  THE WHOLE LANDSCAPE :




https://www.youtube.com/watch?v=vnWcHiTnXEU


lundi 23 mai 2022

Trois Livres des Métamorphoses Miniatures _ CK2G

 

Trois Livres des Métamorphoses Miniatures

_

CK2G : Bruno Clochard… Kitusai… Guska… Patrick Guillot…

 


 

Alors, qui dit quoi ?

Kitusai dit :

J'accompagnais mes brebis en estives, lorsqu'au détour du chemin je vis Guska taper sur des roches avec des maillets, Patrick dessiner des partitions dans l'herbe et Bruno photographiant la scène avec des filtres psychédéliques.

Ces gars-là sont faits pour moi, me suis-je aussitôt écrié !

 

*

Guska dit :

Un jour, j'ai réalisé que je commençais à me faire vieux, et que mon temps n'était pas sans limite. Une bonne idée musicale peut ne pas durer plus de deux minutes. Alors, vinrent mes camarades de combat musical, qui m'invitèrent à composer avec eux une série de pièces courtes. 

Et alors nous voilà...


 


*

Quelle surprise, dit Patrick.
Un jour, j'ai lancé en l'air quelques plumes, dix-huit plumes, pour être précis. Toutes me semblaient plutôt minces, et pâlottes, mais je les espérais assez solides pour aller à l'aventure, suivant tous les vents du vaste monde...

 

Cependant, quelle surprise ! quand je les ai toutes vues revenir, ayant chacune trouvé sa place quelque part sur l'une de dix-huit paires d'ailes également allongées et profilées, mais toutes riches de texture chamarrées, et portant dix-huit bels oiseaux d'une même espèce réputée pour sa vivacité, mais chacun traversant le ciel librement, selon son humeur, toujours surprenante...

 

*

Et Bruno, il dit qu'il réfléchit, assis sur son rocher méditatif, face à la vallée du Rhône...

Qu'il est entré dans cette lumière pour voir ce qu'il y a à y voir...

Et qu'il a vu Trois livres tellement petits traitant de la métamorphoses des miniatures qu'il les a lus en 1 minute chacun...

Écoutant soudainement les musiques émergentes donnant naissance à ses ruptures picturales existantes au sein des différents projets du collectif CK2G...

19,36 minutes d'oToportraits caricaturés de poésie esthétique et pas facile à digérer pour le spécificateur spectateur YouTubeur !

Et c'est fini...

 


So, who says what ?

 Kitusai says :

"I was accompanying my sheep to the pastures, when at the bend in the path I saw Guska banging on rocks with mallets, Patrick drawing scores in the grass and Bruno photographing the scene with psychedelic filters.
These guys are made for me, I immediately exclaimed!"

 

 *

Guska says :

 "One morning i started to realise that i'm getting old and don't have all the time in the world. A good musical idea

could be done in less than 2 minutes. Up came my musical combattants and invited me to do a series of short pieces

with them. And here we are......"


 


 

*

What a surprise! Patrick says…

One day, I threw a few feathers, eighteen feathers, to be precise. All seemed rather thin, and pale, but I hoped them strong enough to go on an adventure, following all the winds of the vast world...

 

However, what a surprise! when I saw them all come back, having each found its place somewhere on one of eighteen pairs of wings equally elongated and contoured, but all rich in chamarred texture, and carrying eighteen bird bels of the same species renowned for its liveliness, but each one crossing the sky freely, according to his mood, always surprising...

 

*

And Bruno, he says that he reflected sitting on his meditative rock facing the Rhone Valley... 

That he entered this light to see what there is to see there... And that he saw Three books so small dealing with the metamorphosis of miniatures that he read them in 1 minute each... Suddenly listening to emerging music giving birth to his existing pictorial ruptures within the various projects of the CK2G collective...19.36 minutes of 'oToportraits caricatured with aesthetic poetry and not easy to digest for the YouTuber spectator specifier!
And it's done...


                                      



Trois Livres des Métamorphoses Miniatures 

https://www.youtube.com/watch?v=QQBGSC7FhXg


Bruno Clochard, pour les 21 images,

et Kitusai, Guska et Patrick Guillot, pour les 18 musiques

un film pensé et réalisé par le 'collectif CK2G',

après GHOST CITY

https://www.youtube.com/watch?v=Dsnw_ZBzsm8

et LE THÉÂTRE DES ÂMES

https://www.youtube.com/watch?v=2CpBEaTtDzM

  

Bruno Clochard : https://www.bruno-clochard.com

Kitusai : https://kitusai.com

Guska : https://metapop/guska



mercredi 11 mai 2022

Jean-Claude Van Blime, peintures


mercredi 11 mai 2022

  

Passant rue du Temple, dimanche dernier, je suis un instant comme bousculé - non par un piéton trop pressé, comme cela arrive assez souvent sur ces trottoirs trop étroits, mais, c'est que mon regard, qui jusqu'alors vaquait sans rien pour l'occuper particulièrement, vient de percuter des surfaces colorées... 

 

Nous sommes devant la vitrine d'une galerie, et ce sont des tableaux qui, tout naturellement, s'y exposent.

Alors, nous sommes rentrés pour en voir, et en savoir, plus.




Walkyries


Nous sommes au 69 la rue du Temple, dans la galerie Saphir

Nous y découvrons une part de l'œuvre de Jean-Claude Van Blime.


Je dis bien : découvrir.

(Je ne suis pas spécialement attentif à l’actualité des expositions, et j’ignorais jusqu’au nom de ce peintre.)



                                                                                                                          La Lorraine


Pour moi, toute peinture - digne de cette appellation – doit toujours être, étrangement, essentiellement silencieuse, pour ne pas dire muette.

Bien sûr, si dès l'abord  elle-même garde le silence, ce n'est peut-être pas pour dire... qu'elle ne veut rien dire. Et, qu'elle-même semble muette, cela ne l’a jamais empêchée de faire parler ; parfois, elle peut même aller jusqu’à le provoquer irrésistiblement, ce désir d'en parler…

Me voila donc dans cet état particulier, ce dimanche 8 mai 2022, devant ces tableaux ici exposés : sommé de faire silence, et pressé d’en dire quelque chose…

 
(Je sais bien que tout ce que l’on peut dire « de la peinture » n’ajoute jamais rien 
« à la peinture » elle-même : quand un poète parle de peinture, il compose un poème ; il ne retouche pas la toile !

Mais, je ne suis pas même, ici, dans la position du poète ; seulement "un passant qui passe", un quidam qui a seulement besoin d’éclaircir, parfois, pour lui-même, les tenants et aboutissants de ses réactions.


 


Soleil levant


Dans les tableaux que je découvre ce jour-là, j'ai vu pointer l'évidence.

L’évidence - je veux dire : comme le concept même d'évidence.

Certes, l’évidence est depuis longtemps une notion parfaitement vidée de toute signification, après avoir été si abusivement sollicitée par tous ceux qui veulent ainsi s’éviter l’effort d’argumenter. Certes, ce n’est rien d’autre que leur « intime conviction » qui leur est évidente. C’est évident…

 

Cependant, avec la peinture, dans le face à face avec la peinture, nous revenons à la source du concept : l’évidence, comme attribut de toute chose qui est "vue", et dont la réalité, alors, du simple fait qu'elle est "vue", s'impose à la pensée, de telle façon qu'on n'a besoin d'aucune autre preuve pour en être parfaitement, absolument, définitivement assuré.

Après avoir volontiers reconnu que déclarer j'ai vu … l'évidence, c’est comme dire que j’ai vu ce qui était en vue… je referme mon dictionnaire…


 


Appel du Gong


Je dis que, là, l'évidence, je l’ai sentie pointer -  comme on dit que « le jour pointe ».

Comme un seul rayon du soleil à l'aube, le premier, peut être déjà la promesse d'un plein jour de lumière et de chaleur, et non pas se réduire à son seul et bref éclat liminaire, ici, hors de toute réflexion, spontanément, le premier coup d’œil aura suffit pour que me soit donné le sentiment de tout un monde à découvrir. Il s'agit bien d'un monde, mais pictural.


 




 

Ces tableaux sont de ceux qui peuvent être… tant de choses, et dans le même temps.

Dès l'abord, comme des paysages, aussi saisissants, dans leurs matières et dans leurs contours, que les plus saisissants des paysages qui se sont jamais présentés à moi.

Mais, s’ils peuvent si fortement me saisir, c’est peut-être parce que, contrairement à n’importe quel paysage naturel, ils me sont, eux, de quelque façon, intérieurs ?

 

Alors, devant ces tableaux, d’abord reçus comme « paysages devant moi », je « vois », aussi, et sentiments et sensations, et nostalgies profondes ou fulgurants souvenirs…

Sans doute est-ce la mémoire, ici, d'espaces ouverts dans toutes leurs dimensions tout emmêlées... Ce peut être comme si je recevais tous les plans,  perspectives et tonalités, de l'espace, d'un même mouvement...


Et puis : c'est de la peinture !

Je veux dire : quelque chose dont je peux, dans le temps même où je vais la « voir » par le regard, comme en sentir le goût au bout de la langue, ou bien quelque chose que je pourrais toucher comme je touche une peau. Ce peut-être parfois, presque, une odeur...

Bien sûr, je ne vais pas lécher, ni renifler, la surface de la toile peinte !

Je ne parle de rien d’autre, là, que de provocations de réminiscences…

Bien entendu, un tableau n'est pas un fruit, ni un corps humain, ni un paysage. Mais il est une présence qui peut être ressentie autrement, mais aussi intensément ressentie, que celle des fruits que nous avons goûtés, des corps ou des paysages que nous avons regardés.

 

Cependant, pour dire vrai, les tableaux de Van Blime que je découvre dans cette exposition, s'ils devaient évoquer quelques choses parmi celles qui nous entourent, elles ne seraient pas à retrouver du côté des fruits et des corps... mais, plutôt du côté des gouffres et des éruptions, de la foudre et des cataractes, des obscures forêts traversées par de grands vents, et des vastes plaines étendues sous l’insondable ciel étoilé...

 

(Il est clair cependant qu’aucun de ces tableaux n’est une image-de ; aucun d’eux n’est dans la volonté de re-présenter, de « figurer » un quelconque spectacle naturel ! Sans doute, pour le peintre, est-il seulement question de capter, autant qu’il est humainement possible, quelque chose de l’énergie à l’œuvre dans ces phénomènes ?)



 

Plus tard, au cours de ma contemplation de ces tableaux, s’impose une autre évidence : chacun d'eux est l'aboutissement (ou l’accomplissement ?) d'un moment unique.

Il doit être consubstantiel à tel moment de l’existence du peintre, et à nul autre. Aucun ne pourrait ensuite en être la redite. Dans ce moment-là, par son travail, lui advient ce qui ne pouvait advenir que « ici, et maintenant ».

 

(Bien entendu, je ne connais pas ce peintre. Et, sans doute, on pourra me dire que : Hé ! là, tu te fais un film !

Soit.

Mais, je ne vois pas de raison pour que  la façon dont je me permets ici de le "fantasmer" le dérange dans son travail. Et, moi, cela me réconcilie avec la peinture active... Je veux dire : celle qui se retrouve dans l’actualité.)

 

Oui, je crois pouvoir deviner le regard incessamment à l'affût, tourné toujours vers ce qui pourrait vouloir naître, maintenant, dans la toile tendue au mur ou étendue sur le sol, et alors s'extraire de la couleur déjà disposée, comme de tout ce qui y subsiste, encore, de vide…

Oui : à l'affût, de ce qui voudrait, urgemment, y naître.

Urgemment, c’est-à-dire : nécessairement.


 


La Montagne de Jade

 

 

Jean-Claude Van Blime :  http://jcvanblime.com/galerie/

 

Exposition Van Blime 

L’énergie cosmique / Hommage à Soulages et à Zao Wou-Ki

http://www.galeriesaphir.com/exhibitions/20/overview



Galerie Saphir, 69 rue du Temple 75003 Paris

http://www.galeriesaphir.com/

contact@galeriesaphir.com