DIALOGUE FRANCIS ESQUIER / PATRICK GUILLOT
"VISION
VISIONNAIRE" : 2
DU MEDIUM INFORMATIQUE
PATRICK
: …Dans ce séminaire organisé par François Soulages auquel j’ai assisté, il a
été question un moment de la façon dont le médium informatique nous donne à
voir des images en général, et celles qui reproduisent les œuvres d’art en
particulier.
Une
œuvre d’art n’est que par l’expérience
que je fais d’un objet (d’art).
Dans
cette sentence – péremptoire, mais qui n’est que l’expression un peu brutale de
mon credo –, le mot important serait le verbe, cet être de l’œuvre, mais, pour les besoins de la cause, je n’ai
souligné que l’expérience, parce qu’il s’agissait ici de distinguer la chose de
sa valeur. Plus précisément : de suggérer que cette valeur (artistique),
ne pouvait être décidée que par l’expérience de la chose.
Ensuite,
l’objet dénommé œuvre originale
serait-il le seul objet authentiquement « d’art », le seul dont
l’expérience permettrait de décider de la valeur de l’œuvre ? Ou bien, le
contact avec une reproduction ne pourrait-il pas, aussi, constituer une
expérience de l’œuvre d’art ? Alors l’image numérique, comprise comme
moyen de reproduction, serait à considérer elle aussi comme un des moyens de
« contacter » l’œuvre d’art.
Mais
cette thèse semble affronter au moins deux contestations : d’abord celle
qui s’appuie sur le contact avec l’objet œuvre
originale comme seul garant de l’authenticité d’une expérience artistique, mais
aussi celle qui semble dénier même toute possibilité de « contact »
avec un objet quand on est face à
l’image numérique, cette sorte d’image étant entachée
d’ « immatérialité » et de « virtualité ». Mais, il y
aurait à redire sur ces deux points, et autant sur la valeur d’authenticité
accordée systématiquement au contact avec l’œuvre originale, que sur ces
notions d’ « immatérialité » et de « virtualité »
appliquées aux images numériques.
Quant à
l’authenticité du contact avec
l’œuvre originale, il faut admettre qu’une reproduction n’a pas pour vocation
de n’être que la redite, approximative, de ce qui ne serait reçu dans toute sa
plénitude que par le contact direct avec l’œuvre originale, mais qu’elle doit
toujours être évaluée comme interprétation.
De son côté, la proximité concrète de l’objet
déclaré œuvre originale ne me
garantit jamais, elle non plus, un contact direct, immédiat, avec un être authentique de l’œuvre : c’est qu’aucun ‘accrochage’
ne peut être neutre. Je peux en faire l’expérience à chaque visite d’une
galerie, d’un musée : je n’y échappe jamais à l’interprétation.
Sans
compter que si les preuves de la « matérialité » de l’œuvre
originale, censée conférée son authenticité à la connaissance que nous en
avons, ne se trouvent que dans les reflets provoqués par une vitre protectrice,
ou dans une ombre portée par le cadre, ou dans le clinquant ou la fadeur d’un
ton provoqués par les aléas de l’éclairage, ou dans l’invisibilité de tel
détail trop haut perché… Merci bien ! Et je peux continuer de préférer une
« immatérielle » reproduction numérique que je comprends au moins
comme une interprétation, parmi d’autres… dans le pire des cas. Mais tout cela
a déjà été dit, je suppose.
Quant à
l’image sur un écran d’ordinateur, je n’ai jamais compris en quoi elle était
moins « matérielle », moins
« réelle », que, par
exemple, une image imprimée sur du papier, ou une image projetée sur l’écran
d’une salle de cinéma…
Les images
sur l’écran de l’ordinateur, et celles que nous fournissent le cinéma et le
livre, toutes ont leurs puissances propres, et, si l’on peut légitimement
distinguer l’image imprimée (sur une page) de l’image projetée (sur un écran), je ne comprends pas trop pourquoi cette
question de l’ « immatérialité » et de la
« virtualité » est venue tout particulièrement agiter les foules à
l’apparition de l’ordinateur, alors qu’elle ne semble pas avoir été jamais
posée en ces termes avec le livre ou avec le cinéma…
Après
tout, dans tous ces cas, ce ne sont toujours que des ensembles de formes plus
ou moins mobiles, colorées et lumineuses, réparties devant nous sur un plan sur
lequel porter notre regard – comme nous pouvons le porter sur n’importe
laquelle des choses visibles autour de nous. Ces images elles-mêmes sont aussi
des objets, à comprendre comme parties du monde autour de nous présent. Donc,
imprimée ou projetée, toute image est « matérielle ». Et, ici comme
là, ce ne sont toujours que des
images – d’un monde non présent. Donc, imprimée ou projetée, toute image
est celle d’un monde « virtuel ». En résumé, si on veut comprendre la
spécificité de l’apport de l’informatique dans notre relation aux images, faire
appel à ces notions d’ « immatérialité » et de
« virtualité » ne fait que créer la confusion – jusqu’à la
cécité ! Que l’image dont l’ordinateur est la source soit, au regard de
toutes les autres, également « matérielle » (ou immatérielle) et
également « virtuelle » (ou réelle) n’empêche pas qu’elle le soit à sa façon.
Quant
au livre, on peut arguer de sa qualité d’objet matériel, de son poids, du bruit
que font les pages tournées, du grain du papier, et même de son odeur, ou de
celle de l’encre encore fraîche ? Pourquoi pas. Moi aussi je peux aimer
ça… Mais, tout de même : ne mélangeons pas tout. Et quand je suis, comme
on dit, « plongé » dans une lecture, ce n’est tout de même pas pour
me noyer seulement dans ces sensations-là, provoquées par la matérialité de
l’objet-livre.
Quant au film… Entre celui sur
pellicule, à projeter dans une salle, et celui sur fichier informatique, à voir
« à la maison » ? Peut-être faudrait-il chercher les raisons de
leur distinction dans la différence entre les usages de l’un et de
l’autre – ou, plus précisément, du côté de la différence entre les
situations de leurs usagers respectifs ? En effet, il est presque impossible
d’être autre chose que spectateur
d’un film, quand, plus ou moins bien installé sur son siège, on est coincé dans
une salle, en principe pour toute la durée d’une projection… Et, si l’on veut
se retrouver un peu acteur, ne serait-ce que pour exprimer
un peu intelligiblement ses réactions aux images qui défilent, il est d’usage
d’attendre que la projection soit terminée – si l’on ne veut pas risquer
d’affronter les réactions de la foule anonyme qui alors nous encercle…
Rien de tel avec l’usage de
l’ordinateur. C’est déjà assez évident, quant à l’autonomie… domestique, s’il
ne s’agit toujours que de simplement se « passer » le film, à la
maison, plus confortablement qu’en salle… Mais, puisqu’il s’agit d’être actif (et non plus simplement
passivement réceptif), il y a encore mieux à faire que, vautré dans son canapé,
décider du déroulement des opérations : il y a cette (merveilleuse)
possibilité d’agir sur l’image.
Mais laissons de côté ces
digressions, et revenons à la seule question qui nous intéresse : celle de
la reproduction de l’objet d’art par le moyen de l’image numérique.
Quant aux (merveilleuses)
possibilités d’agir sur l’image, s’il s’agit du traitement des images, nous avons tous
pris la mesure des possibilités offertes par l’informatique... Je n’insisterai
pas sur ce sujet, si ce n’était justement par là que nous pouvons développer
des moyens de « contacter » l’œuvre d’art assez inédits.
Il s’agit juste de dire que,
avec la reproduction numérique, nous acquérons – dans la manipulation de l’image – une telle
puissance et une telle autonomie, inconnues jusqu’alors, que nous pouvons
comprendre pourquoi on en est venu à parler à son sujet
d’ « immatérialité » et de « virtualité » : c’est
que toute résistance matérielle de l’objet semble effacée, que, entre ma
volonté dans sa première manifestation mentale, et cet objet extérieur que
reste toujours une image, la distance semble abolie ; c’est qu’il nous semble
qu’une image « devant nous » peut être la projection immédiate de ce
que nous avons « dans la tête »…
Ce que j’essaye de dire,
laborieusement, c’est que, si nous généralisons la déclaration de Léonard pour
dire que toutes les images (et pas seulement la peinture) « est chose
mentale », et que l’image numérique est la plus « mentale »
de toutes les images, alors, ce doit être aussi la plus réelle, je veux dire la
plus efficiente. Car, alors, il n’y a plus tant d’écart entre la substance de
l’œuvre ‘originale’ (comprise comme image mentalement composée) et celle de son
image offerte sur l’écran d’un ordinateur.
En définitive, sans vouloir
forcer le paradoxe, on pourrait aussi bien dire qu’avec l’image numérique nous
sommes dans la plus intense réalité
possible. Ou que, produite avec les moyens du numérique, l’image est dans la
matérialité la plus proche : incorporée.
FRANCIS : Comment réfléchir sur
la photographie sans affronter le risque des sortilèges insidieux, voire
captieux, de l’image ? — Pour ma part, je ne me sens pas encore apte,
comme je vous le disais précédemment, à aborder le cas de l’image d’ordinateur.
Cependant, je crois avec vous qu’en dehors de l’image mentale (souvenir,
fantasme, hallucination, etc.) l’existence matérielle de l’image est
incontestable dans le cas d’un support : tain du miroir, papier
photographique, écran informatique. On nomme cela « analogon »
parfois, et les arts plastiques, depuis la préhistoire, ses bisons peints, ses
petites Vénus gravettiennes, etc., jusqu’au cerne de l’ombre portée, en
attestent l’antiquité. Alors, pourquoi cette question de la virtualité ?
Je me hasarderai à suggérer seulement une visite dans quelque école d’arts
plastiques : face à leurs ordinateurs, les étudiants actuels, familiers de
logiciels toujours plus performants, s’immergent d’emblée dans un domaine
infini de formes possibles, qu’ils inventent, donc imaginent, du bout des
doigts. Supposons vingt cinq étudiants et supposons que, durant une journée, on
puisse passer régulièrement d’un écran à un autre pour découvrir ce que chacun
compose pendant ce laps de temps. Je ne préjuge pas de ce que pourra être mon opinion
finale, à la suite d’une telle enquête, parce que j’ai à l’esprit quelques
souvenirs de ce que la composition musicale par ordinateur a pu produire en
fait de résultats. Mais peut-être bien que, dans ses potentialités, le
traitement d’image par ordinateur peut aller plus loin que Jérôme Bosch. C’est
à voir. Et nous savons, vous et moi, que ce n’est pas l’ordinateur qui invente
les images, mais le couple : homme-machine, et l’artiste authentique est
rare. Alors, dans ces conditions, il reste que l’ordinateur ouvre un domaine
infini de virtualités, comme la
Toile l’a fait pour les informations. Je rejoins en somme
votre point de vue relatif « aux (merveilleuses) possibilités d’agir sur
l’image », mais je n’irai pas jusqu’à penser que j’ai pris la mesure des
possibilités offertes par l’informatique, non seulement parce que l’expérience
directe et prolongée me manque en la matière, mais aussi parce qu’il
conviendrait de saupoudrer cette expérience d’un brin de réflexion
philosophique destinée à prendre la mesure en question, précisément.
Par ailleurs, si l’on me
dit : « l’image est interprétation », je n’ajoute pas pour ma
part : « dites-moi pourquoi » ; mais bien plutôt :
« dites-moi comment ». Et alors il est possible de s’en tenir à l’image
photographique. Celle-ci interprète l’objet à reproduire par l’angle de vue,
par la distance par rapport à lui, par l’éclairage auquel elle le soumet, etc…
Quelle valeur détient alors cette interprétation ? Valeur
documentaire ? Valeur créatrice ? Valeur révélatrice ? C’est en
présence de l’image que l’on pourra chercher à décider. Ainsi ai-je moi-même
fait cette expérience de comparer l’observation naturelle de la Tête de femme de Picasso (1909, Bronze,
42cm) avec le travail que Gjon Mili a effectué sur elle dans son Picasso et la troisième dimension. Les
photographies de Mili m’avaient paru révélatrices.
Révélatrices de la complicité possible des creux d’une sculpture avec la nuit.
Permettez-moi de citer un passage du Tome second de Arts du lieu : « Cette œuvre (la tête en question) peut être analysée avec profit selon
l’éclairage qu’invente pour elle Gjon Mili, éclairage « oriental » en
effet, où l’ombre se trouve privilégiée par rapport à la lumière. La sculpture
se montre alors particulièrement réceptive au dispositif qui la tire de la
nuit. La dominance de l’ombre y introduit plus de dissociation : plans et
volumes s’émancipent les uns des autres à partir d’une même épaisseur de
ténèbre, et la lumière analyse la violence avec laquelle ces mêmes parties
dissociées s’affrontent entre elles et créent une impression de brutalité
aveugle. Ainsi présentée, voire recréée, la Tête de femme offre des évidements d’autant
plus expressifs qu’ils s’abreuvent à la nuit ambiante : une puissance
nocturne diffuse en habite toutes les parties » (p.330). Cela dit, il
convient d’ajouter à propos de Gjon Mili que ses photographies offrent aussi
une valeur documentaire et surtout créatrice, c’est-à-dire que, par
elles-mêmes, dans leur dimension interprétative même, elles sont, selon moi, telles
que l’auteur de l’album voulait qu’elles fussent, donc des œuvres de la
photographie comme art.
Lorsque vous dites :
« une œuvre d’art n’est que par l’expérience
que je fais d’un objet (d’art) », je ne perds pas de vue la photographie
et je traduis ainsi votre pensée : si, dans ce domaine-là, quelque chose
doit apparaître comme œuvre d’art, doit se révéler comme telle, elle doit le
faire au travers de l’expérience vécue d’un sujet, d’un « je ». Il me
semble alors nécessaire de distinguer deux cas, selon que le sujet est engagé
dans un processus de création de l’œuvre qui commence à exister et selon que le
sujet est plutôt récepteur d’une œuvre déjà existante. Pour donner suite à
votre affirmation, je me place ici dans le second cas, qui est plutôt le cas de
l’attitude esthétique. Avec votre analyse de l’acte photographique par strates
nous étions précédemment plus près, me semble-t-il, de la démarche inventive.
Dans l’attitude esthétique
donc, vous établissez un rapport nécessaire entre l’être de l’œuvre, son
rayonnement d’art, partant, la valeur qu’elle prend, et, d’autre part,
l’expérience du « je ». Car, c’est par et dans cette expérience, à
travers elle, que se décident l’être et le rayonnement spécifiques en question.
Mais, dans cette expérience, à qui faut-il accorder la haute main, la
préséance, le pouvoir régulateur ou déterminant ? A l’œuvre ou bien au
sujet ? En ce qui me concerne, vous le savez bien, j’opte pour une
attitude de componction de la part du sujet. Autrement dit, ce n’est pas lui qui,
pour l’essentiel, doit abandonner au libre cours de ses émois, de ses
transports, de ses associations d’images et d’idées, de ses préférences,
inclinations, etc., la décision qui accorde être, rayonnement et valeur à
l’objet. Ainsi, la décision dépend certes de lui, mais pour autant qu’il s’est
efforcé lui-même de laisser en quelque sorte l’œuvre prendre forme en lui,
s’épanouir selon une durée variable dans ce que l’on nomme globalement sa
sensibilité. Je décide librement de la valeur artistique de l’objet pour autant
que s’impose à moi l’être de cet objet à travers l’expérience que j’en ai.
Sur cette base-là je peux
aborder la question de l’image photographique qui reproduit un chef d’œuvre de
l’art : fresque, tableau, statue, bas-relief, chapiteau, colonne,
eau-forte, etc… Malraux, en son temps, a initié le débat avec l’idée d’un Musée imaginaire, ouvrant les portes à
une universalisation de fait et à une démocratisation de l’art. Ce qui était
explicitement mis en avant, c’était d’abord un accès véritable à l’art par
l’intermédiaire de la reproduction et par suite donc l’intégrale valeur
documentaire de l’image. L’image peut tenir lieu de l’œuvre : la
photographie d’un chapiteau roman vu de près, sous un bon angle, avec un
éclairage ambiant satisfaisant, me dispense de grimper sur un échafaudage à 8 mètres au-dessus du sol
pour obtenir un point de vue et une image mentale équivalents. Le Musée
imaginaire n’ignore pas l’éventuel pouvoir re-créateur de la photographie, son
séduisant pouvoir analytique, sa composante interprétative plus ou moins
marquée. Mais, dans l’ensemble, il accorde une confiance totale à la nature
représentative de l’image. L’image donne la quasi-présence du modèle dont elle
est l’image. L’image peut être ressemblante et fidèle. Notons au passage que
cette confiance de l’historien de l’art en la fidélité de l’image se double,
implicitement cette fois, d’une confiance placée dans le photographe et dans la
probité de celui-ci. Tout cet entassement de confiances permet aussi à
l’historien de l’art de faire son travail à partir de documents visuels, qu’il
conserve à portée de main.
Je me suis, pour ma part,
autorisé à maintes reprises de cette tradition. Quand on travaille sur des
gravures en noir et blanc — voir par exemple le saint Jérôme dans sa cellule de Dürer (Hieronymus im Gehäuse, burin, 1514) que j’ai étudié dans mes Paralipomènes d’esthétique — l’examen
sur reproduction, dans l’entière disponibilité du chez-soi, permet d’aller très
loin dans l’analyse. Mais j’ai toujours estimé nécessaire de confronter la
reproduction à tel ou tel tirage accessible (dans des expositions, par ex.),
dans un but de vérification ou bien pour trouver du nouveau. Le cas de la
peinture est plus délicat : lorsque j’ai parlé de Piero della Francesca, de
La Tour , de
Vermeer, de Corot, de Monet, je me suis toujours fondé sur un face à face avec
l’œuvre originale, quitte à aider ma mémoire par le recours à des
reproductions, dont je jugeais la plupart du temps les couleurs inutilisables
précisément parce que la comparaison pouvait se faire avec les originaux. Les
obstacles que vous mentionnez (reflets de vitre, mauvais éclairage, cadre
gênant,…), à mon avis, sont faits pour être dans la mesure du possible
surmontés.
Alors, que conclure ? Dans
la situation où je me suis placé, qui est, d’une part, celle d’une imagination reproductrice et de l’image-copie et,
d’autre part, celle de la reproduction d’une œuvre de l’art, il existe un modèle, dont l’image est la copie. Les
conditions me semblent alors réunies pour que puissent être estimés le degré de
ressemblance de la copie par rapport au
modèle (qui sert de norme) ainsi que, du même coup, la marge d’interprétation
ou le degré de déformation, dont peut relever éventuellement l’image.
Dans le cas où il faudrait
faire porter l’accent sur le caractère interprétatif de l’image, qui peut être
plus ou moins marqué, je n’oublierais pas que j’ai affaire à des reproductions
d’œuvres, gravures ou peintures, qui sont elles-mêmes des interprétations du
réel. Nous sommes alors bien en pleine chose mentale, en pleine interprétation
d’interprétation. Mais il me semble, par souci de méthode, que la sentence de
Léonard a d’abord besoin d’être mieux débrouillée. Et, pour ce faire, il
conviendrait peut-être de creuser un peu plus la comparaison entre peinture et
photographie.
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