ACCORD
(01/12/2015)
Il est
à ce moment
là !
il se trouve
tout entier rassemblé
dans l’écoute
à cet accord (quatre sons, des notes tenues
amoureuses mais cependant
distinctes)
Tous, d’un même mouvement
(tous : les murs de la chambre, et le plancher et
le plafond)
alors se détachent
mais sans arrachement – plutôt un décollage silencieux
–
rassemblés dans un même mouvement inapparent
mais sensible – comme un souffle –
ils se détachent…
Mais d’abord ils se sont juste contractés,
serrés,
mais légèrement, mais toujours plus solidement, les
uns
contre les autres (les murs, et le plancher et le
plafond)
solidaires pour ne plus faire qu’un seul volume
à ce moment-là détachable du reste de l’immeuble –
un volume unique qui vient d’un coup de se contracter,
se resserrer,
pour se détacher enfin – avec un petit frisson…
comme on s’ébroue après une petite sieste.
La chambre – en fait, le petit studio qui lui sert d’atelier
– maintenant
en apesanteur,
dotée de la compacité suffisante, et de légèreté
en une juste mesure, pour ne plus avoir à subir
la masse des étages supérieurs, pour ne plus avoir besoin
de s’appuyer sur une quelconque fondation, ni même
de se retenir au souvenir d’une ville…
il s’éprouve, lui,
en suspens
en ce volume
en lui cet allègement résonne
lentement
diffuse
Libéré du souci de s’en tenir, régulièrement, à une
heure fixée,
il est
enfin, alors, il se retrouve
au centre
d’où la musique
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