L’endroit, vous le trouvez dans le prolongement de la rue de la
Fontaine-au-Roi, une fois traversé le boulevard de Belleville, là où la rue
Bisson, affluent étroit, se jette dans le populeux boulevard.
Ici, hors de mes parcours prévisibles, je suis plus encore à
l’affût de ces manifestations picturales exposées à même la rue (sur les murs
ou sur les trottoirs), qu’il m’intéresse de « relever » au moyen de
la photographie.
En cet endroit, donc, je découvre cette composition d’une texture sinueuse qui, suivant des rythmes subtilement fluctuants, développe des évocations d’animalités, félines ou bien aériennes – à ce qu’il me semble…
En cet endroit, donc, je découvre cette composition d’une texture sinueuse qui, suivant des rythmes subtilement fluctuants, développe des évocations d’animalités, félines ou bien aériennes – à ce qu’il me semble…
Pour moi, qui passe là sans avoir rien d’autre à y faire que le
remarquer, cet ornement calligraphique est d’abord, parmi tous les aspects de
ce « coin de rue », le seul qui l’extrait de l’indifférencié
universel, dans lequel, sinon, il serait resté confondu, interchangeable avec tous les autres
« coins de rue » possibles – et même, par principe, avec tous les
endroits possibles de toutes les rues, avenues et boulevards de toutes les
villes, etc.
(Comme un
point, parmi tous les autres du continuum de l’espace, sans rien pour le
distinguer des autres points de cet espace, … de mon « espace urbain
personnel », du moins.)
Mais, à
l’instant même où je décide d’enregistrer l’image de ce graphisme mural…
« Un
passant est passé », dirait-on.
Mais
j’imagine que pour lui, pour cet homme, ce n’est pas lui qui « passe », et que, s’il avait à y penser, il
dirait que ce n’est que ce moment qui
est passé.
Lui, cet
homme-là, à ce moment-là et à cet endroit-là, il demeure, en lui-même.
Autrement dit (autrement perçu) : cet homme n’accorde
aucune attention à l’endroit qu’il traverse, plongé dans ses pensées
semble-t-il… Pour lui, cet endroit ne peut être qu’un point indifférent (parmi
tous ceux dont la succession constitue la ligne à tracer entre le magasin, où
il a fait ses courses, et son domicile, où il va pouvoir peut-être enfin se
reposer…). Ce n’est même pas comme une partie d’un décor défilant au fond de la
scène d’un théâtre.
Cet
homme-là, il semble bien n’être qu’en lui-même.
Cependant, ses coordonnées spatiales et
temporelles (02/10/2014 11 :13) coïncident avec les miennes, quand je suis
tout à mon projet d’enregistrer cette image de ce lieu.
(Expérience, de la coexistence, de la plus
parfaite banalité, mais qui, ici, me laisse un moment songeur…)
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