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lundi 13 octobre 2014

BELLEVILLE (02/10/2014 11 :13)

L’endroit, vous le trouvez dans le prolongement de la rue de la Fontaine-au-Roi, une fois traversé le boulevard de Belleville, là où la rue Bisson, affluent étroit, se jette dans le populeux boulevard.
Ici, hors de mes parcours prévisibles, je suis plus encore à l’affût de ces manifestations picturales exposées à même la rue (sur les murs ou sur les trottoirs), qu’il m’intéresse de « relever » au moyen de la photographie.

En cet endroit, donc, je découvre cette composition d’une texture sinueuse qui, suivant des rythmes subtilement fluctuants, développe des évocations d’animalités, félines ou bien aériennes – à ce qu’il me semble…





Pour moi, qui passe là sans avoir rien d’autre à y faire que le remarquer, cet ornement calligraphique est d’abord, parmi tous les aspects de ce « coin de rue », le seul qui l’extrait de l’indifférencié universel, dans lequel, sinon, il serait resté confondu, interchangeable avec tous les autres « coins de rue » possibles – et même, par principe, avec tous les endroits possibles de toutes les rues, avenues et boulevards de toutes les villes, etc.
(Comme un point, parmi tous les autres du continuum de l’espace, sans rien pour le distinguer des autres points de cet espace,  de mon « espace urbain personnel », du moins.)

Mais, à l’instant même où je décide d’enregistrer l’image de ce graphisme mural…


« Un passant est passé », dirait-on.

Mais j’imagine que pour lui, pour cet homme, ce n’est pas lui qui « passe », et que, s’il avait à y penser, il dirait que ce n’est que ce moment qui est passé.
Lui, cet homme-là, à ce moment-là et à cet endroit-là, il demeure, en lui-même.

Autrement dit (autrement perçu) : cet homme n’accorde aucune attention à l’endroit qu’il traverse, plongé dans ses pensées semble-t-il… Pour lui, cet endroit ne peut être qu’un point indifférent (parmi tous ceux dont la succession constitue la ligne à tracer entre le magasin, où il a fait ses courses, et son domicile, où il va pouvoir peut-être enfin se reposer…). Ce n’est même pas comme une partie d’un décor défilant au fond de la scène d’un théâtre.
Cet homme-là, il semble bien n’être qu’en lui-même.
Cependant, ses coordonnées spatiales et temporelles (02/10/2014  11 :13)  coïncident avec les miennes, quand je suis tout à mon projet d’enregistrer cette image de ce lieu.


(Expérience, de la coexistence, de la plus parfaite banalité, mais qui, ici, me laisse un moment songeur…)


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