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Par
la grâce de la lumière, du soleil, qui l’éclaire à ce moment où il pose, ce
chat ne retient d’abord l’attention qu’un instant, mais suffisant pour me
donner envie de m’y arrêter un plus long temps : sa situation, son allure, son
regard.
Son
regard ? … Vraiment ?
Mais,
pourquoi serait-il problématique de parler ici d’un « regard » ? Est-ce parce
que je crois que ce chat me regarde, moi, comme je le regarde, lui ? (Et que je
le regarde – comme une personne !)
(Un
chat, une personne ? Et non pas un simple
échantillon – interchangeable – de son espèce ? Mais, est-ce plus étonnant que
de considérer, dans certaines conditions, un rassemblement de nos congénères
pas autrement qu’un troupeau ?)
J’apprécie
la présence des chats, mais je n’ai encore jamais pensé possible un échange de regards avec l’un d’eux. Si,
d’être à être, un passage avec l’un d’eux semble parfois s’ouvrir, c’est plutôt
par le moyen du toucher… Et croiser le regard d’un chat, c’est comme faire face
à un mur aveugle : aucun accès possible à la moindre « intériorité ».
Mais,
à ce moment-là et à cet endroit-là, ce chat-là va se trouver distingué sans
avoir rien fait d’autre que – me regarder ?
Délire
anthropomorphisant ? Sans doute. Cependant, je continue.
*
Mais,
ce chat, à chaque fois que je pointe l’objectif vers lui, ferme les yeux ! Et,
à répéter l’expérience, oui : il semble évident qu’il ne ferme les yeux qu’aux
moments où son « regard » est visé… (Un ami, à qui je vais plus tard relater la
scène, m’apprendra qu’un animal qui ferme ainsi les yeux signifie sa confiance en celui qui s’approche de lui. Quoiqu’il
en soit, pour capturer son regard – en capter l’image, veux-je dire –, il faut
feinter…)
Il me cache son regard quand je fais mine d’appuyer sur
l’obturateur ? Soit. Mais, si je reste assez longtemps en attente, le doigt sur
la gâchette, il doit bien y avoir un moment où il va les rouvrir, ses yeux –
pour s’assurer que l’objectif s’est détourné de lui ? (Labeur digne d’un
quelconque paparazzi…)
Et, donc … il ouvre les yeux – et, « c’est dans la boite ».
*
Dans
l’image, entre une idée de jungle à l’arrière-plan et, devant, comme un signe
de la barrière – franchissable ? – qui sépare les animaux (humains, et
non-humains) : ce regard… pas de n’importe qui – mais, d’un samouraï ! Même si
un peu dépenaillé (une oreille défaite et le poil tout ébouriffé), pourtant
prêt à bientôt retourner s’étriper…
(lundi 24 mars 2014)
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