dimanche 17 août 2014

NICOLAS HERMANN


NICOLAS HERMANN

Nicolas Hermann est photographe.
Voilà une proposition simple, qui se réfère à une pratique dont les conditions semblent universellement évidentes : qui n’en « fait » pas, aujourd’hui, de la photographie ?
Mais la soi-disant évidence universelle de la pratique nous empêche sans doute, parfois, de voir, en vérité, les images ainsi produites ?

Une photographie, voilà bien un objet qui semble parfaitement ordinaire.
Cependant les photographies exposées par Nicolas Hermann m’apparaissent extraordinaires : elles sortent de l’ordinaire – à proprement parler. (Alors, puisqu’il s’agit d’en parler, autant que ce soit proprement…)
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Photographier, dans son premier temps, cela revient à fixer un reflet de la réalité que n’importe quel œil humain est, en principe, physiologiquement capable de capter.
Ensuite, dans un second temps, ce reflet peut être déformé et réformé (plus ou moins) par un traitement.
D’abord : où placer, orienter, et régler mon œil (l’objectif) au moment de fixer tel reflet ? Ensuite : comment traiter (recadrer, saturer, contraster, etc.) le produit de cette fixation ?
Tout cela connu, et seulement rappelé ici en vue de la question ultime (ou première) : par où est-il possible de sortir, ici, de l’ordinaire ?

Certains cherchent la sortie en fixant des spectacles (événements, paysages, personnages, etc.) qui leur semble intéressants, beaux… extraordinairement.
L’intérêt (ou la beauté) de l’image est alors celle que l’on attribue à l’événement lui-même, au paysage, au personnage, etc.

D’autres prennent une autre direction : ce sont devant des événements, paysages ou personnages des plus ordinaires, parfois tout à fait quelconques, qu’ils sont restés en arrêt…
Alors, en présence de cette réalité extérieure au premier abord la plus commune (anodine, banale), c’est méditant, ou bien saisi d’une intuition fulgurante, qu’ils « trouvent la sortie » : alors capables d’y voir, non pas une réalité cachée (non, elle est  ! et au vu et au su de tout un chacun qui passe), mais la possibilité d’une image (reflet traité) qui soit une vision – et qui puisse provoquer une vision chez celui qui la regarde.

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Je dois dire : Nicolas Hermann fait des photographies, mais, « photographe », ce n’est pas cela qu’il est. Mais, s’il le fallait vraiment, dire ce qu’il est ? En un mot?

Je dois dire : Nicolas Hermann est un visionnaire.

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