CABO DA ROCA
Un jour, un homme, face à l’Océan.
C’est à peine si la terre entre dans sa vision, à tel
point il s’est avancé,
aspiré par l’immensité, bleue.
Bleu le ciel, bleue la mer.
De même, le vent et les vagues composent un silence
immense.
(Immense : sans dimensions.)
Alors, partageant ce silence, il entend, une fois, sa
voix.
Il a entendu sa voix – quand il a dit : « L’Océan »,
et ce mot
seul, et nul autre – comme il a pensé aussitôt
qu’il n’y avait, là où il était, rien d’autre à dire.
Mais – au moment qu’il dit « L’Océan » –, tout
vibre
et pense – que ce mot, tel que prononcé à ce
moment-là,
est à l’égal de cette immensité inhumaine à laquelle
l’homme fait face,
à ce moment-là.
C’était, ce jour-là, à la pointe la plus occidentale
du continent, mais,
ce pourrait être ailleurs, tout aussi nettement.
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