J’ai passé… Un
dimanche d’octobre, j’ai passé la journée, de dix à dix neuf heures, à
déambuler dans les rues d’Arles. (Doit-on dire en Arles ?)
Non, je ne vais pas détailler la journée, entre les
Alyscamps et les Arènes, le Rhône et le musée Réattu, la place du Forum et
celle de la République ; je passe directement à ce qui m’intéresse ici :
la découverte d’une vidéo – passant sur un écran placé dans une vitrine donnant
sur la rue.
(Octobre, en
Arles, c’est, je l’apprends, un temps pour une manifestation intitulée « Octobre
numérique » :
Donc, ici et là, sont visibles des productions, numériques,
« sur le thème du temps réel ».)
Bien entendu, il fallait y « passer » plus d’une
journée, pour accomplir le parcours complet, et, de ces « Vidéos lauréates d’un appel à projet de la Ville
d’Arles » qui s’offraient à la
vue depuis la voie publique, dans les vitrines des magasins, entre celles que j’ai repérées – il n’en est
qu’une qui m’a arrêté.
Mais, alors, arrêté !
Je me suis
trouvé « à l’arrêt » – tel, sans doute, le chien de chasse ayant
flairé le bon gibier ?
L’ANNOCIATION, de Victor COSTE,
vidéo 2’57 », 2013
Château des arts – 58 rue du Quatre Septembre
Château des arts – 58 rue du Quatre Septembre
C’était
fascinant, mais positivement.
(Positivement ?
Oui. C’est que, d’une part, comme on a vraiment trop abusé de la référence à la
« fascination », « positivement » veut d’abord dire, ici, « à
proprement parler » ; d’autre part, il n’est pas sûr que d’être « fasciné à
proprement parler » soit nécessairement souhaitable : il peut n’y
avoir qu’une courte distance à parcourir, pour aller de la fascination à la
stupidité. Mais, dans cette fascination-là, non, c’était la nette intuition d’une
positivité effective.
La
fascination, elle se manifestait par la « mise à l’arrêt » de mon
corps, de mon regard, collés à la vitrine… Et la positivité ? Par une « mise
en mouvement », mais intérieure.
C’était
d’abord pour suivre (intérieurement) les mouvements, et d’un danseur et de
perspectives. Les perspectives étaient celles ouvertes par la caméra, tournant
autour d’un pilier au centre d’un vaste local, spacieux et lumineux, mais en même
temps marqué par la désaffection, la désertion.
Le
danseur, lui, tournait de même, autour du même pilier alors promu axe du Monde,
sans doute… Ainsi consentant à laisser juste entrevoir sa présence, afin que
son visage au moins demeure obstinément dérobé à la vue – à la « prise »
de vue –, le danseur tournait sans cesse, à mesure des déplacements de la
caméra tournant elle-même sans fin (en boucle) autour de ce pilier...
Et moi, la représentation devant moi de ces deux
enroulements, juste accompagnés par les bruits de la rue, cette circonvolution double,
muette, je la suivais – comme je suis
une musique…
Comme on danse, pour soi, infiniment…
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cf. « Chronologie, approximative, d’un
dimanche »
http://www.youtube.com/watch?v=DYzrV9Vohdg
* de 2’22 à 3’40 « L’Annonciation » de Victor Coste…
* de 2’22 à 3’40 « L’Annonciation » de Victor Coste…
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