Friedrich
HÖLDERLIN / NATUR UND KUNST / NATURE ET ART
(traduction proposée par Patrick Guillot)
NATURE ET ART
ou
SATURNE ET JUPITER
SATURNE ET JUPITER
Tu règnes
haut dans le jour et florissante est ta
Loi, tu tiens la balance, fils de Saturne !
Et partages les destinées et te reposes joyeux dans
La gloire de l’art immortel du souverain.
Loi, tu tiens la balance, fils de Saturne !
Et partages les destinées et te reposes joyeux dans
La gloire de l’art immortel du souverain.
Mais dans l’abîme, se disent les chanteurs,
L’as-tu, le Père sacré, le tien propre, autrefois
Réprimandé et il gémit en bas,
Là, où les fauves sont devant toi avec raison,
L’as-tu, le Père sacré, le tien propre, autrefois
Réprimandé et il gémit en bas,
Là, où les fauves sont devant toi avec raison,
Innocent, le dieu de l’âge d’or, déjà de longtemps :
Autrefois infatigable et plus grand que toi, quand déjà
Il n’édictait aucun commandement et que
Les mortels ne le nommaient d’aucun nom.
Autrefois infatigable et plus grand que toi, quand déjà
Il n’édictait aucun commandement et que
Les mortels ne le nommaient d’aucun nom.
Descends donc ! ou n’aie pas honte de la gratitude !
Et veux-tu demeurer, révère le plus ancien,
Et sois content pour lui, qu’avant eux tous,
Dieux et humains, le nomme le chanteur !
Et veux-tu demeurer, révère le plus ancien,
Et sois content pour lui, qu’avant eux tous,
Dieux et humains, le nomme le chanteur !
Car, tel que hors de la nuée ton éclair, ainsi vint
De lui ce qui est tien, vois ! ainsi engendré par lui,
Ce dont tu t’emparais, et hors de la paix
De Saturne chaque puissance s’éveille.
De lui ce qui est tien, vois ! ainsi engendré par lui,
Ce dont tu t’emparais, et hors de la paix
De Saturne chaque puissance s’éveille.
Et j’ai d’abord, en mon cœur, des vivants
Ressenti et vu poindre ce que tu formas,
Et pour moi dans son berceau s’était avec
Délice endormi le Temps instable :
Ressenti et vu poindre ce que tu formas,
Et pour moi dans son berceau s’était avec
Délice endormi le Temps instable :
Alors je te connus, Kronos ! alors je t’entendis,
Le sage Maître, celui qui, comme nous un fils
Du Temps, dicte la loi et, celle que
Le crépuscule sacré abritait, la proclame.
Le sage Maître, celui qui, comme nous un fils
Du Temps, dicte la loi et, celle que
Le crépuscule sacré abritait, la proclame.
NATUR UND KUNST
oder SATURN UND JUPITER
oder SATURN UND JUPITER
NATURE ET
ART
ou
SATURNE ET JUPITER
SATURNE ET JUPITER
Natur und Kunst oder Saturn und Jupiter
Nature et Art ou
Saturne et Jupiter
Du waltest hoch am Tag und es blühet dein
Tu règnes haut dans le jour et florissante est ta
Gesetz, du hältst die Waage, Saturnus Sohn !
Loi, tu tiens la balance, fils de Saturne !
Und teilst die Los’ und ruhest froh im
Et partages les destinées et te reposes joyeux dans
Ruhm der unsterblichen Herrscherkünste.
La gloire de l’art immortel du souverain.
Tu règnes haut dans le jour et florissante est ta
Gesetz, du hältst die Waage, Saturnus Sohn !
Loi, tu tiens la balance, fils de Saturne !
Und teilst die Los’ und ruhest froh im
Et partages les destinées et te reposes joyeux dans
Ruhm der unsterblichen Herrscherkünste.
La gloire de l’art immortel du souverain.
Doch in den Abgrund, sagen die Sänger
sich,
Mais dans l’abîme, se disent les chanteurs,
Habst du den heilgen Vater, den eignen, einst
L’as-tu, le Père sacré, le tien propre, autrefois
Verwiesen und es jammre drunten,
Réprimandé et il gémit en bas,
Da, wo die Wilde vor dir mit Recht sind,
Là, où les fauves sont devant toi avec raison,
Mais dans l’abîme, se disent les chanteurs,
Habst du den heilgen Vater, den eignen, einst
L’as-tu, le Père sacré, le tien propre, autrefois
Verwiesen und es jammre drunten,
Réprimandé et il gémit en bas,
Da, wo die Wilde vor dir mit Recht sind,
Là, où les fauves sont devant toi avec raison,
Schuldlos der Gott der goldenen Zeit
schon längst :
Innocent, le dieu de l’âge d’or, déjà de longtemps :
Einst mühelos, und größer, wie du, wenn schon
Autrefois infatigable et plus grand que toi, quand déjà
Er kein Gebot aussprach und ihn der
Il n’édictait aucun commandement et que
Sterblichen keiner mit Namen nannte.
Les mortels ne le nommaient d’aucun nom.
Innocent, le dieu de l’âge d’or, déjà de longtemps :
Einst mühelos, und größer, wie du, wenn schon
Autrefois infatigable et plus grand que toi, quand déjà
Er kein Gebot aussprach und ihn der
Il n’édictait aucun commandement et que
Sterblichen keiner mit Namen nannte.
Les mortels ne le nommaient d’aucun nom.
Herab denn ! oder schäme des Danks
dich nicht !
Descends donc ! ou n’aie pas honte de la gratitude !
Und willst du bleiben, diene dem Älteren,
Et veux-tu demeurer, révère le plus ancien,
Und gönn es ihm, daß ihn vor allen,
Et sois content pour lui, qu’avant eux tous,
Göttern und Menschen, der Sänger nenne !
Dieux et humains, le nomme le chanteur !
Descends donc ! ou n’aie pas honte de la gratitude !
Und willst du bleiben, diene dem Älteren,
Et veux-tu demeurer, révère le plus ancien,
Und gönn es ihm, daß ihn vor allen,
Et sois content pour lui, qu’avant eux tous,
Göttern und Menschen, der Sänger nenne !
Dieux et humains, le nomme le chanteur !
Denn, wie aus dem Gewölke dein Blitz,
so kömmt
Car, tel que hors de la nuée ton éclair, ainsi vint
Von ihm, was dein ist, siehe ! so zeugt von ihm,
De lui ce qui est tien, vois ! ainsi engendré par lui,
Was du gebeutst, und aus Saturnus
Ce dont tu t’emparais, et hors de la paix
Frieden ist jegliche Macht erwachsen.
De Saturne chaque puissance s’éveille.
Car, tel que hors de la nuée ton éclair, ainsi vint
Von ihm, was dein ist, siehe ! so zeugt von ihm,
De lui ce qui est tien, vois ! ainsi engendré par lui,
Was du gebeutst, und aus Saturnus
Ce dont tu t’emparais, et hors de la paix
Frieden ist jegliche Macht erwachsen.
De Saturne chaque puissance s’éveille.
Und hab ich erst am Herzen Lebendiges
Et j’ai d’abord, en mon cœur, des vivants
Gefühlt und dämmert, was du gestaltetest,
Ressenti et vu poindre ce que tu formas,
Und war in ihrer Wiege mir in
Et pour moi dans son berceau s’était avec
Wonne die wechselnde Zeit entschlummert :
Délice endormi le Temps instable :
Et j’ai d’abord, en mon cœur, des vivants
Gefühlt und dämmert, was du gestaltetest,
Ressenti et vu poindre ce que tu formas,
Und war in ihrer Wiege mir in
Et pour moi dans son berceau s’était avec
Wonne die wechselnde Zeit entschlummert :
Délice endormi le Temps instable :
Dann kenn ich dich, Kronion ! Dann
hör ich dich,
Alors je te connus, Kronos ! alors je t’entendis,
Den weisen Meister, welcher, wie wir, ein Sohn
Le sage Maître, celui qui, comme nous un fils
Der Zeit, Gesetze gibt und, was die
Du Temps, dicte la loi et, celle que
Heilige Dämmerung birgt, verkündet.
Le crépuscule sacré abritait, la proclame.
Alors je te connus, Kronos ! alors je t’entendis,
Den weisen Meister, welcher, wie wir, ein Sohn
Le sage Maître, celui qui, comme nous un fils
Der Zeit, Gesetze gibt und, was die
Du Temps, dicte la loi et, celle que
Heilige Dämmerung birgt, verkündet.
Le crépuscule sacré abritait, la proclame.
NATUR UND KUNST
oder SATURN UND JUPITER
oder SATURN UND JUPITER
Du waltest hoch am Tag und es blühet dein
Gesetz, du hältst die Waage, Saturnus Sohn !
Und teilst die Los’ und ruhest froh im
Ruhm der unsterblichen Herrscherkünste.
Gesetz, du hältst die Waage, Saturnus Sohn !
Und teilst die Los’ und ruhest froh im
Ruhm der unsterblichen Herrscherkünste.
Doch in den Abgrund, sagen die Sänger sich,
Habst du den heilgen Vater, den eignen, einst
Verwiesen und es jammre drunten,
Da, wo die Wilde vor dir mit Recht sind,
Habst du den heilgen Vater, den eignen, einst
Verwiesen und es jammre drunten,
Da, wo die Wilde vor dir mit Recht sind,
Schuldlos der Gott der goldenen Zeit schon längst :
Einst mühelos, und größer, wie du, wenn schon
Er kein Gebot aussprach und ihn der
Sterblichen keiner mit Namen nannte.
Einst mühelos, und größer, wie du, wenn schon
Er kein Gebot aussprach und ihn der
Sterblichen keiner mit Namen nannte.
Herab denn ! oder schäme des Danks dich nicht !
Und willst du bleiben, diene dem Älteren,
Und gönn es ihm, daß ihn vor allen,
Göttern und Menschen, der Sänger nenne !
Und willst du bleiben, diene dem Älteren,
Und gönn es ihm, daß ihn vor allen,
Göttern und Menschen, der Sänger nenne !
Denn, wie aus dem Gewölke dein Blitz, so kömmt
Von ihm, was dein ist, siehe ! so zeugt von ihm,
Was du gebeutst, und aus Saturnus
Frieden ist jegliche Macht erwachsen.
Von ihm, was dein ist, siehe ! so zeugt von ihm,
Was du gebeutst, und aus Saturnus
Frieden ist jegliche Macht erwachsen.
Und hab ich erst am Herzen Lebendiges
Gefühlt und dämmert, was du gestaltetest,
Und war in ihrer Wiege mir in
Wonne die wechselnde Zeit entschlummert :
Gefühlt und dämmert, was du gestaltetest,
Und war in ihrer Wiege mir in
Wonne die wechselnde Zeit entschlummert :
Dann kenn ich dich, Kronion ! Dann hör ich dich,
Den weisen Meister, welcher, wie wir, ein Sohn
Der Zeit, Gesetze gibt und, was die
Heilige Dämmerung birgt, verkündet.
Den weisen Meister, welcher, wie wir, ein Sohn
Der Zeit, Gesetze gibt und, was die
Heilige Dämmerung birgt, verkündet.
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