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mercredi 18 juillet 2018

LE CIEL TROP BLEU

a été proposée comme possible source d’inspiration (https://fr.audiofanzine.com/projets-collectifs/news/a.play,n.41296.html
pour une composition :

   


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Qu’en pensez d’abord, avant de composer ?

J'observe d’abord que celui qui a élaboré cette figure androïdique du 'Penseur' de Rodin l’a peut-être regardé un peu distraitement ? 
Il n'a pas repris ce qui exprime vraiment la tension interne de cette figuration, c'est-à-dire que le coude droit repose, tout près de poignet gauche, sur la jambe gauche - en opposition.





Alors que le coude droit de notre petit robot repose, lui, sur la jambe droite, comme il est d'ailleurs beaucoup plus naturel : à essayer la posture du Rodin, on se rend compte à quel point il est assez pénible de la garder un peu longtemps.
Serait-ce à dire qu'un androïde n'est qu'une feignasse, incapable de soutenir l'effort imparti à l'humain ?
Ou bien que l'androïde ne peut-être que programmé selon la loi du rendement optimal ?
Ou bien Rodin nous dit-il que ceux qui tiennent trop à leur confort ne se mettent pas en bonne position pour bien penser ?
Vastes questions...
Bref.

À quoi donc un robot-penseur peut-il penser ?

Il « pense » comme un mixeur, j’imagine : il produit ses résultats sans plus se poser de question, sur leurs conséquences non-programmées, que le mixeur ne se pose des questions sur la provenance des légumes impliqués dans la purée – par exemple.
C’est sans doute 
pourquoi j’en suis venu à prendre la 'question du robot' plutôt par les conséquences non-programmées de son usage, du fait que, si  la machine cybernétique est une arme, ce n’est que 'par destination' :
Au contraire de l’arme 'par nature', l’arme 'par destination' est « un objet dont la fonction première n’est pas d’être une arme mais qui est utilisé, ou destiné à être utilisé, comme tel dans certaines situations. »

Je ne vois pas que des robots prennent jamais, eux-mêmes, le pouvoir – pas plus que je n’imagine un mixeur rédiger un jour un livre de cuisine. 
Ce que je vois par contre, et Kitusai de même, je crois, c’est que les humains se comportent toujours plus en robots. Sans doute, à vouloir « humaniser » les machines, ne font-ils rien d’autre que se « mécaniser » eux-mêmes ?
Cette métamorphose est déjà à l’œuvre : déjà toujours plus d'humains pensent, ressentent et agissent avec la si parfaite – et redoutable – indifférence de la machine.
Et c’est pourquoi tant de foules d’humains peuvent se retrouver enfermés en « nulle part »… sous un ciel trop bleu…

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LE CIEL TROP BLEU

Envahissant un ciel trop bleu 
Cette impitoyable lumière 
Tous les jours vient brûler mes yeux 
À perdre la vue - c'est la mer... 

Ils ont effacé le ciel, au dessus de moi, 
Avant de dérober la terre sous mes pas. 

*
Toutes les nuits j'entends gémir 
Le souffle lancinant du vent, 
À brûler tous mes souvenirs, 
À perdre la raison - du Temps. 

Ils ont effacé le ciel, au dessus de moi, 
Avant de dérober la terre sous mes pas. 

*
J'entends mon frère qui dit de rester ici... 
"Même pour ne vivre que de sauver ta vie, 
Par là où tu vas, il n'y a pas de chemin 
Dont tu espérerais voir un jour la fin."

*
Est-ce que je m'en souviendrais... 
Quand donc, pour la dernière fois, 
J’ai raconté d'où je venais 
À ceux qui se pressent avec moi ? 

Ils ont effacé le ciel au dessus de toi, 
Avant de dérober la terre sous tes pas. 

*
Tout le sable pesant sous mes paupières 
M'empêche de distinguer maintenant d’hier, 
Encore d'un désert 
Vers un autre désert, 
Tout ce sel plein la bouche 
M'empêche de parler 
À qui que ce soit 
À jamais.
À jamais.

*
Si je suis parti de - plus rien, 
Pour aller vers - rien que nulle part, 
Une vie sans début, sans fin, 
Je le sais maintenant - trop tard. 

Ils ont effacé le ciel, au dessus de moi, 
Avant de dérober la terre sous mes pas.

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musique et chant : Kitusai  /  texte : Patrick Guillot
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et

Cette vue du désert utilisée dans ce montage est empruntée au portfolio de
Repina Valeriya

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