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lundi 21 décembre 2015

REMINISCENCE



(Un dimanche… Une fin d’après-midi… Un parc…)


Une petite – avec de grosses lunettes noires, rondes –, une fillette genre… star… Genre Garbo ! et casquée de bouclettes brunettes, sur sa petite tricyclette, qui fonce à travers l’allée.
Crissements du gravier.
Elle croise une joggeuse… hallucinée – mais hallucinée… littéralement. 
(Vers quelle extase peut conduire la souffrance voulue ?)

Là, un homme incline sa tête vers la femme assise à son côté, et, à sa caresse délicate, du bout des doigts, abandonne voluptueusement le haut de son crâne, tout lisse.

 Ici, une amoureuse et son amoureux, ou bien des amis, qui parlent – mais sans rien dire, je suppose, juste pour ne rien avoir à dire, sinon ce plaisir de parler sans rien dire…
Un chat se prélassait entre les pieds des chaises de fer.
Il s’étire, puis s’en va glisser vers le soleil.

Dans leur coin, ceux qui jouent, assis, et ceux qui suivent la partie, debout, tous, les uns et les autres, statufiés de part et d’autre d’un échiquier, et tout entiers pris dans les rets d’une géométrie à eux seuls visible.
 

 Soudain striant la tranquille multitude de tous ces doux bourdonnements  – unique, me surpris, comptant le troisième quart de la sixième heure, ce carillon !
Sa sonorité, frugale et acidulée…
Elle avait fait se découvrir une autre couche de temps…
D’un temps propre à ce lieu, sans doute… mais, de quelle époque survenu ?





Devant moi, ce jour-là, en cette heure à cet endroit, la pointe grise et claire du dôme du Panthéon émerge de la cime de hauts marronniers.




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