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mardi 12 août 2014

UN REGARD







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Par la grâce de la lumière, du soleil, qui l’éclaire à ce moment où il pose, ce chat ne retient d’abord l’attention qu’un instant, mais suffisant pour me donner envie de m’y arrêter un plus long temps : sa situation, son allure, son regard.
Son regard ? … Vraiment ?
Mais, pourquoi serait-il problématique de parler ici d’un « regard » ? Est-ce parce que je crois que ce chat me regarde, moi, comme je le regarde, lui ? (Et que je le regarde – comme une personne !)
(Un chat, une personne ? Et non pas un simple échantillon – interchangeable – de son espèce ? Mais, est-ce plus étonnant que de considérer, dans certaines conditions, un rassemblement de nos congénères pas autrement qu’un troupeau ?)
J’apprécie la présence des chats, mais je n’ai encore jamais pensé possible un échange de regards avec l’un d’eux. Si, d’être à être, un passage avec l’un d’eux semble parfois s’ouvrir, c’est plutôt par le moyen du toucher… Et croiser le regard d’un chat, c’est comme faire face à un mur aveugle : aucun accès possible à la moindre « intériorité ».
Mais, à ce moment-là et à cet endroit-là, ce chat-là va se trouver distingué sans avoir rien fait d’autre que – me regarder ?
Délire anthropomorphisant ? Sans doute. Cependant, je continue.
*
Mais, ce chat, à chaque fois que je pointe l’objectif vers lui, ferme les yeux ! Et, à répéter l’expérience, oui : il semble évident qu’il ne ferme les yeux qu’aux moments où son « regard » est visé… (Un ami, à qui je vais plus tard relater la scène, m’apprendra qu’un animal qui ferme ainsi les yeux signifie sa confiance en celui qui s’approche de lui. Quoiqu’il en soit, pour capturer son regard – en capter l’image, veux-je dire –, il faut feinter…)
Il me cache son regard quand je fais mine d’appuyer sur l’obturateur ? Soit. Mais, si je reste assez longtemps en attente, le doigt sur la gâchette, il doit bien y avoir un moment où il va les rouvrir, ses yeux – pour s’assurer que l’objectif s’est détourné de lui ? (Labeur digne d’un quelconque paparazzi…)
Et, donc … il ouvre les yeux – et, « c’est dans la boite ».
*

Dans l’image, entre une idée de jungle à l’arrière-plan et, devant, comme un signe de la barrière – franchissable ? – qui sépare les animaux (humains, et non-humains) : ce regard… pas de n’importe qui – mais, d’un samouraï ! Même si un peu dépenaillé (une oreille défaite et le poil tout ébouriffé), pourtant prêt à bientôt retourner s’étriper…

(lundi 24 mars 2014)

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